Accueil Actus SCANDULA : ASSUMER NOTRE RESPONSABILITE COLLECTIVE

SCANDULA : ASSUMER NOTRE RESPONSABILITE COLLECTIVE

Menacée depuis longtemps de perdre le Label européen, à la suite d’atteintes répétées à l’exceptionnelle richesse de sa biodiversité, la Riserva di Scandula…a perdu le label européen.

Malgré les protestations de bonne volonté des politiques en charge du dossier, qui ont éludé les vraies questions et joué la naïveté – « pas d’inquiétudes, nous avons résolu les problèmes », la sentence est tombée.

Oui, la biodiversité est en danger dans la Réserve,

Oui, malgré la bataille des chiffres, la sur fréquentation en période de pointe existe bel et bien, 

Oui, le Conseil scientifique avait tiré la sonnette d’alarme, 

Oui, l’Etat a fermé les yeux sur sa responsabilité en n’actualisant pas la règlementation, 

Et le Conseil de l’Europe au titre de la Convention de Berne vient rappeler si besoin qu’il n’est pas toujours possible de concilier l’inconciliable.

De Calvi à Cargese, c’est un « hotspot » continu de biodiversité dont nous sommes aujourd’hui collectivement responsables : la réserve en est le cœur, mais l’ensemble est en cohérence, et tout aussi précieux.

Inutile de revenir sur les polémiques, il faut maintenant prendre des décisions, même si certains choix sont particulièrement difficiles à assumer ; l’ensemble des partenaires doit clarifier au plus vite sa position : 

-  l’Etat doit prendre avant l’été les mesures règlementaires d’urgence pour revenir à un espace protégé et sortir d’un espace de « loisirs » où tout est permis : limitation des petits bateaux, interdiction du mouillage, des jets-skis, extension de la zone de protection des balbuzards, interdiction des canyons,

- la Collectivité de Corse, qui a voté cet été le principe de l’extension, doit accélérer la procédure sur la base des études scientifiques complètes déjà réalisées, et préciser ses choix.

Scandula fait ressortir l’extrême difficulté et la complexité de « l’équilibre entre l’écologie  et l’économie» sur le même espace. Ce n’est que par une large concertation que nous arriverons à trouver cet équilibre. Car si la qualité écologique est un véritable avantage compétitif pour les activités économiques, sa destruction les entrainerait fatalement dans sa chute.

Il est temps d’agir, et d’agir vite. Il faut pour cela du courage, la Corse en manquerait-elle ?