Accueil Actus Crise des déchets en Corse : une de plus!

Crise des déchets en Corse : une de plus!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Tellement prévisible, et dont on connait les raisons depuis des années…Niveau de tri sélectif très insuffisant (moins de 12 % pour le verre/papier/emballage) en raison d’un système de collecte obsolète (les points d’apport volontaire), absence quasi-totale de collecte de biodéchets, qui représentent pourtant un quart de nos poubelles…il reste plus de 100 000 tonnes de déchets recyclables dans nos déchets résiduels ! Il suffit d’ailleurs d’ouvrir les yeux pour voir les cartons, bouteilles en verre, en plastique s’accumuler dans nos conteneurs… 

Et l’extrême difficulté à faire accepter par la population des sites de traitement ou stockage, on paie cash des décennies d’enfouissement en vrac dans des sites mal gérés dont les riverains sont à juste titre exaspérés. 

Les solutions sont parfaitement identifiées, mais la dispersion des compétences et la très mauvaise volonté de certaines communautés de communes ou du Syvadec, qui continuent à miser sur le « tout transport, tout enfouissement » au profit d’opérateurs qui s’enrichissent et nous appauvrissent, conduisent à ces crises à répétition.

Et l’on reparle à chaque crise de la « solution miracle » de l’incinération des déchets. L’idée est séduisante et simpliste : on brûle et hop tout disparaît, le feu semble avoir tout purifié. La réalité est tout autre et moins agréable. L’incinération ou valorisation énergétique de déchets en vrac ou résiduels (CSR) n’élimine que partiellement les déchets et crée de nouveaux toxiques. Sur 100 tonnes de déchets brûlés 10 tonnes partent en fumée sous forme de suie, de dioxines cancérigènes et de gaz à effet de serre et 30 tonnes de résidus de brûlage hautement toxiques seront mis en décharge spéciale. Qui acceptera ces décharges ?

De toute façon, la nouvelle Directive européenne du 30 mai 2018 exclut tout traitement sur des déchets en vrac (incinération, tri mécano biologique – projet CAPA), et oblige à trier à la source, y compris les biodéchets : le débat est donc clos !

La problématique des déchets ne se résume pas seulement à un problème logistique ou comment « éliminer » la masse des déchets produite. Elle traduit nos choix de développement et illustre la non durabilité du modèle économique capitaliste. Une véritable réduction à la source des déchets ménagers induit de nouveaux modes de production, de distribution, d’échanges et de consommation…

  De 1993 à 1995 Europe Ecologie I Verdi avait participé aux travaux de l’Office de l’environnement de la Corse qui avait abouti en septembre 1995 à l’étude de faisabilité Technique et Economique du tri et de la valorisation des déchets en Corse. Il a fallu attendre 2015 et l’accession au pouvoir des nationalistes pour la mise en place d’une véritable politique des déchets en Corse. Vingt années perdues. 

Le travail accompli par Zeru Frazu est également remarquable et trace clairement la voie.

Mais les lobbys de l’incinérateur et du transport  sont actifs et feront tout pour mettre en place une autre politique des déchets.

Face à ces deux types de réponses nous avons choisi majoritairement en 2015 puis en 2017 : une réponse mature synonyme de Bien Vivre grâce à un comportement écocitoyen (qui ne nous est pas étranger en Corse, malgré ce qu’on le laisse entendre trop souvent ) : la réduction des déchets, le tri et le recyclage, la réutilisation…Nous attendons des politiques qu’ils répondent à ces aspirations.